Avril est le mois de l’Autisme!
INCLURE LES AUTISTES A TABLE
Les autistes sont 5 fois plus à risque de présenter des troubles alimentaires.
Le mois de l’autisme est une façon de sensibiliser les québécois à l’importance d’inclure les autistes dans nos vies comme des personnes à part entière. Et vous, vous sentez-vous à l’aise d’inviter à votre table une personne autiste, ou une famille avec une personne autiste?
Quand vous rencontrez une personne autiste, savez-vous reconnaître ses difficultés et vous y adapter? Notamment, sur le plan alimentaire, il est possible qu’une personne autiste soit aux prises avec des défis alimentaires sérieux. Mais la surprotection, en tentant d’éviter les activités sociales, ne fait que repousser le moment ou l’autiste devra surmonter ses défis!
Voici quelques trucs pour aider à inclure ces personnes lors d’un bon repas.
Commencez simple
Les autistes peuvent apprendre à partager un bon repas lorsque nous prenons le temps de les laisser apprivoiser le contexte. Avec des gens connus et surtout un nombre restreint de convives au début, ils peuvent commencer par simplement être présents avec vous au repas. Il ne faut pas vous offusquer s’ils ne participent pas aux discussions, car c’est déjà beaucoup pour eux d’être simplement présent, mais c’est aussi peut-être parce qu’ils n’ont pas envie de parler mais seulement d’écouter!
Gardez l’ambiance détendue
Pour un autiste, une ambiance détendue, cela peut varier d’une personne à l’autre. Il est bien de le demander! Est-ce que la musique dérange ou aide? Est-ce que la lumière est trop forte? Ce sont des questions qui se posent! Eviter les discussions endiablées ou les querelles est également une condition essentielle pour accueillir un autiste et l’aider à vouloir répéter l’expérience avec vous.
Laissez le choix
Il n’y a pas qu’une seule façon de voir les choses, pas plus chez les autistes que chez les autres. Le meilleur moyen de rendre une personne qui présente des défis confortable est de laisser cette personne nous guider dans ce qu’elle a besoin. Laissez le choix de la place, des personnes qui seront (ou pas) à proximité ou en face, de la vaisselle qui sera utilisée…ce sont toutes de bonnes idées! Un bon truc: Mettez les plats au centre, laissez les gens libres de se servir!
Ne pas faire sentir d’attente sur la consommation
Notre malaise survient quand on a l’impression que ce qu’on a servi n’est pas bon, n’est-ce pas? Avec les personnes autistes, les raisons de refuser de manger sont très variées. Et vous n’avez probablement le contrôle sur aucune de ces raisons, et parfois même l’autiste lui-même n’en a pas. Il faut simplement respecter le choix d’une personne de ne pas manger, et que cela ne veulent en rien cas signifier que sa présence n’est pas bienvenue. Acceptation inconditionnelle et surtout non à la culpabilité!
Persévérez dans la routine
Ce n’est pas après une seule fois que l’autiste qui présente des défis alimentaires saura se sentir bien lors d’occasions spéciales. C’est justement un défi alors il faut de la pratique! Soyez patients et répétez les mêmes routines qui semblent fonctionner avec votre invité, respectez ses choix et il fera son petit bout de chemin à chaque fois!
Adapter ses recettes aux personnes autistes
Ce n’est peut-être pas le moment d’offrir le repas 5 services inspiré de la cuisine-fusion! L’aventure de manger en compagnie de nouvelles personnes est en soi un défi – n’y ajoutez pas l’aventure dans l’assiette. Une assiette Viande – Féculent – Légumes présentés séparément aura plus de chances d’être acceptés qu’une lasagne combinant ces trois éléments. Les recettes moins relevées, que chaque convive peut assaisonner à souhait, comme par exemple avec des sauces à part, sont des choix plus rassurants. Encore mieux: planifiez le menu en ayant auparavant consulté la personne, ainsi, pas de surprises! Et pourquoi pas un pot luck, ou chacun amène son plat?
Quand on réfléchit bien, l’inclusion à table, peu importe les différences, ce n’est pas sorcier! Il suffit de se mettre à la place de la personne, de lui permettre de partager ses craintes et de lui donner sa chance de s’intégrer…une bouchée à la fois!
Article par Marie-France Lalancette, auteure de Alimentation et Autisme: relever le défi une bouchée à la fois, aux Editions Le Dauphin Blanc, 2017.
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